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Liaison ferroviaire Roissy-Picardie : la mobilisation s'accentue

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À quelques semaines de l'enquête publique, le projet de liaison ferroviaire Roissy-Picardie suscite une inquiétude croissante parmi les agriculteurs val d'oisiens.

Depuis 2010, après plusieurs études et phases de concertations, le projet controversé de liaison ferroviaire Roissy-Picardie n’a pas encore atteint le stade de l’enquête publique. Hélas, il s’en approche.

Fortement soutenus par les élus de la région Hauts-de-France, et en particulier ceux de la métropole d’Amiens, ce projet ferroviaire vise principalement à améliorer l’accès à la plateforme aéroportuaire de Roissy-Charles de Gaulle pour les habitants de la Picardie. Or, la zone de passage préférentielle retenue par le maître d’ouvrage, SNCF Réseau, implique la création d'une ligne nouvelle de 6,5 km dans le Val d'Oise entre Vémars et Marly-la-Ville. Et bien sûr, ces sont les terres agricoles du Pays de France qui seraient à nouveau amputées. Sur les 46,5 ha d’emprise du projet, 35 ha de surface agricole utile sont recensées. A l’emprise s’ajoute bien d’autres inconvénients pour l’agriculture, notamment l’interruption des cheminements agricoles, le morcellement des ilots de culture et l’atteinte aux réseaux d’irrigation. Bien sûr, le maître d’ouvrage aura l’obligation de mettre en œuvre des mesures de réduction et de compensation des impacts mais dans ce territoire traversé par la LGV Nord, l’autoroute A1, les RER B et D, la fragmentation des espaces agricoles est déjà très impactante.

L’enquête publique annoncée pour la fin de l’année 2020 sera donc un moment de mobilisation important pour la profession agricole. Elle espère bien obtenir l’appui des élus locaux du Val d’Oise qui considèrent que ce projet ne répond pas aux enjeux de mobilité sur leur territoire. La partie ne sera pas facile car SNCF Réseau ne se montre guère enclin à modifier son projet. La preuve en est que lors d’une récente réunion, face aux arguments de bon sens qu’opposaient les agriculteurs à la création d’un remblai paysager en pente mobilisant 22 ha de surfaces agricoles, les représentants du maître d’ouvrage se sont contentés de répondre qu’ils n’envisageaient pas d’alternative.

Gageons que la commission d’enquête sera, elle, plus attentive !

Ludovic De Miribel