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Brueil-en-Vexin : le projet Calcia de nouveau remis en cause

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Calcia - Cimenterie de Gargenville

Tandis que l'extension des carrières Calcia semblait inexorable, un nouveau rebondissement pourrait bien faire tomber le projet à l'eau.

Après des années de concertation et de procédure administrative, l’ouverture prochaine d’une nouvelle carrière de calcaires cimentiers à Brueil-en-Vexin (Yvelines) semblait acquise. Les ministres chargés des Mines et de l’environnement avaient accordé en juin dernier au cimentier Calcia (groupe HeidelbergCement),  pour une durée de 10 ans, le permis exclusif de carrière, tandis que le préfet des Yvelines avait délivré l’autorisation environnementale. Et ce malgré une opposition déterminée qui s’était exprimée lors de l’enquête publique. La Chambre d’agriculture avait, elle aussi, mêlé sa voix aux opposants en exprimant un avis défavorable en raison du fort impact de la carrière sur les terres agricoles. Tout cela n’avait pas suffi à faire pencher la balance et le sort des multiples recours intentés contre le projet semblait incertain.

Nouveau rebondissement il y a quelques semaines, le cimentier Calcia a annoncé le transfert de son siège social de Guerville (Yvelines) à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Cette décision unilatérale a pris de cours les élus locaux et l’Etat initialement favorables au projet de carrière au nom du maintien de l’emploi. La présidente de Région, Valérie Pécresse, comme le président du Conseil départemental, Pierre Bédier, ainsi que les élus de la communauté urbaine ont demandé à l’Etat d’examiner toutes les possibilités de revenir sur les autorisations délivrées.

Les calcaires cimentiers du Mantois sont exploités depuis 1921, mais il se pourrait bien que cette industrie ne dépasse pas le centenaire. Aux enjeux locaux s’ajoutent celui de la lutte contre le changement climatique : dès 2021, les cimentiers vont devoir faire face à un tour de vis supplémentaire sur leur quota d’émission gratuite de CO2. Avec le renchérissement de la tonne de ciment produite, ils n’auront d’autres choix que d’investir dans de nouvelles technologies bas carbone ou de réduire leurs capacités de production rendues non compétitives. Face à cette alternative, quel sera le parti retenu pour la cimenterie de Gargenville que doit alimenter la future carrière ? Force est de constater que cette usine n’a guère fait l’objet d’investissement significatifs depuis des années. Or, dans ce projet contesté, carrière et cimenterie ne font qu’un.

Ludovic De MIRIBEL